Présent sur le devant de la scène des compétitions d’escalade durant  15 ans, François Legrand est aussi réputé pour sa passion des falaises. A son actif plus de 10 000 voies dont certaines parmi les plus difficiles en Europe et aux Etats-Unis.

Né à Grenoble en 1970, au sein d’une famille de montagnards (guides de haute montagne et skieurs alpins), 

 

François grandit à Chamonix dont ses parents sont originaires, et fait ses premiers pas de grimpeurs à l'âge de 2 ans, pour devenir le tout premier champion du monde de l'histoire à 21 ans.

 

 

Très tôt François comprend qu’il veut devenir grimpeur professionnel. Pourtant  le destin  manque l’empêcher d’atteindre son rêve. A l’age de seize ans il fait une chute de 20 mètres dans laquelle il se casse les poignets et plusieurs vertèbres. Les médecins lui annoncent alors qu’il ne pourra plus jamais faire de sport. Pourtant, après plusieurs opérations et une année de rééducation François se remet à grimper comme jamais.

 

 

Dès l’année suivante (en 1988), lors des tous premiers championnats de France, François, totalement inconnu et qui arrive dans la compétition "par hasard", défie les ténors de l'époque (Edlinger, Raboutou, Jibé Tribout et Alex Duboc...) et s'incline de justesse devant l’illustre Jacky Godoffe, remportant au passage le titre de vice-champion de France Sénior.

 

Dès lors, il n'a de cesse de devenir numéro un mondial, sacrifiant tout pour l’escalade, vivant même durant plusieurs mois dans la « Grotte de La Plage » à Buoux où il rencontre d’ailleurs Yuji Hirayama, un jeune grimpeur japonais. Ils s’installent alors à Aix en Provence où ils partagent un appartement dans lequel ils bricolent leur propre pan d’entraînement (un des tous premiers de l’histoire !).

 

 

Moins de deux ans plus tard, François atteint son objectif et remporte la Coupe du Monde devant son ami Yuji et l’américain Jim Karn. Il s'installe ainsi au sommet et ne le quittera plus durant la décennie qui va suivre.

 

 

L'intelligence du geste juste

 

Ce qui caractérise François est sans aucun doute sa capacité hallucinante à interpréter les voies comme aucun autre. C'est ce qui fera la différence avec d'autres grimpeurs davantage que ses capacités physiques. Il est le premier à comprendre et à pouvoir appliquer le théorème du mouvement juste pour durer plus longtemps. Jamais aucun grimpeur n'a autant développé sa mémoire visuelle au service du geste.

 

 

Il est ainsi de nombreuses années le joker des compétitions, réussissant tout là où les autres échouent bluffant de nombreuses fois les ouvreurs, déchiffrant en quelques minutes des méthodes nouvelles ou des positions de repos improbables.

 

 

Chasseur de croix

 

Il ne lâche jamais la falaise, et de voyages en roc trips, il va engranger une liste de croix absolument invraisemblables (plus de 1000 voies au-delà de 8a !), résolvant parfois les problèmes laissés en suspens par les locaux. C'est ainsi qu'on l'a vu être un des tous premiers français à atteindre le 9a.

En 2000, François Legrand ouvre et libère une des voies les plus dures de France (9a) dans les calanques de Marseille.

 

 

Il la baptise « Robi in The Sky », en hommage à son granp-père Robi, guide de haute montagne et champion du monde vétéran de ski alpin à plus de … 70 ans ! 

 

 

L’après compet’

 

En 2003, François Legrand décide d’arrêter la compétition. Il sait déjà qu’il va se tourner vers l’enseignement afin de transmettre son expérience aux nouvelles générations. Il entraîne alors l’Equipe Départementale des Bouches du Rhône et devient Brevet d’Etat en 2004. Après avoir collaboré avec plusieurs clubs d’escalade, en 2006 François décide, avec d'autres grimpeurs locaux, de créer une Ecole  d’Escalade à Aix en Provence : Urban Roc.

 

 

Charismatique et parfois introverti, François continue d’être un inspirateur et une idole pour beaucoup. Il aime voyager pour rencontrer d’autres grimpeurs avec qui il peut partager sa passion pour l’escalade à la découverte de nouvelles falaises.

 

Aujourd’hui, François, père de 2 enfants de 5 et 8 ans, vit toujours au cœur de la Provence. Il continue à faire partie de l’univers des compétitions d’escalade en tant qu’Ouvreur International, discipline où il peut mettre à profit toute sa technicité et sa passion du mouvement juste.